Le logement de demain : un parcours de vie, pas seulement une adresse
Le logement est aujourd’hui une des premières préoccupations quotidiennes des Français, selon une enquête récente.


Trouver un logement digne, accessible et adapté est devenu un véritable parcours du combattant.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, plus de 2,4 millions de personnes sont en attente d’un logement social. Le délai moyen d’obtention d’un logement HLM atteint 33 mois dans certaines grandes villes. Et même pour les classes moyennes, les loyers sont devenus trop élevés par rapport aux revenus.
Orléans fait face à une demande croissante et diversifiée en logements, alors même que le rythme de construction reste bien en deçà des objectifs fixés par le PLH 2023–2028.
Vendredi 20 juin 2025, le restaurant Le Martroi accueillait une conférence passionnante sur le logement de demain, animée par le Député de l’Indre, François Jolivet et Grégory Meyer.
Ses premiers mots ont résonné fort : « Le logement, c’est une grotte ! Un lieu pour protéger les siens… et construire des projets. » Une façon imagée et puissante de rappeler que le logement est avant tout un besoin fondamental, à la fois intime et universel.
L’action locale : un enjeu clé pour Orléans et pour tous
À Orléans, la forte progression des demandes de logements sociaux, désormais plus de 8.000, avec des délais d’attribution dépassant souvent 18 mois, rend l’accès au logement de plus en plus difficile pour de nombreux ménages.
La pénurie de logements privés abordables freine aussi l’installation de nouveaux salariés, ralentit les projets familiaux, et empêche certains habitants de se projeter dans l’avenir.
Une politique du logement ambitieuse, cohérente et ancrée dans la réalité locale est une condition indispensable pour garantir l’accès, renforcer l’attractivité de la ville et garantir son dynamisme.
Le parcours résidentiel : un logement pour chaque étape de vie
Le problème ne se limite pas à l’accès au logement. Trop souvent, les Orléanaises et les Orléanais se retrouvent bloqués à une étape de leur vie : jeunes actifs qui peinent à quitter le domicile familial, familles séparées contraintes de cohabiter faute d’alternative, seniors désireux de quitter un grand logement inadapté mais sans solution à proximité… Le logement doit accompagner les moments de vie, et non les freiner.
C’est pourquoi l’idée de « parcours résidentiel » s’impose comme une solution concrète et ambitieuse.
Cela suppose de proposer des logements temporaires accessibles (pour les jeunes actifs, les familles monoparentales), de diversifier le parc pour permettre la mobilité, d’adapter les logements au vieillissement ou au handicap, ou encore d’encourager la réversibilité des usages (comme transformer un T4 en deux T2).
« Le parcours résidentiel, ce n’est pas un luxe : c’est un droit à l’évolution, à l’adaptation, au choix. C’est aussi ce qui permet de fluidifier le marché pour tous » déclare Grégory Meyer
Réinventer la ville pour répondre au besoin de logements
Concrètement, cela suppose d’identifier de nouveaux terrains constructibles, d’augmenter la densité des quartiers déjà urbanisés (en rehaussant les immeubles ou en transformant des lotissements en zones plus denses avec services de proximité), ou encore de diversifier les types de logements (intergénérationnels, en accession sociale à la propriété, temporaires, etc.).
Il est aussi essentiel de favoriser la mixité sociale, d’encadrer le logement touristique, de soutenir les rénovations énergétiques, de renforcer la lutte contre l’habitat indécent, ou encore de faciliter l’installation de nouveaux logements près des transports en commun.
Des outils comme le Bail Réel Solidaire permettent par ailleurs à des ménages modestes d’acheter un logement à un prix abordable.
Enfin, la réussite de cette politique passe aussi par la participation des habitants, des partenariats publics-privés, des incitations fiscales, une meilleure coordination avec les équipements publics… Et un engagement politique clair pour construire une ville plus accessible, durable et solidaire.
Imaginer le logement de demain, c’est sortir d’une logique figée pour construire une ville où chacun trouve sa place, qui évolue avec ses habitants, répond aux besoins réels, et où le droit au logement devient une réalité concrète.
« Ce défi est à notre portée, à condition d’en faire une priorité collective » conclu Grégory Meyer
